mardi 15 avril 2014

Valls, allié favori du patronat et ennemi juré des travailleurs

« Volontaire », « courageux », « efficace », les médias ne tarissent pas d’éloges sur le nouveau Premier ministre. Sur la foi d’un sondage indiquant que 58 % des Français sont « satisfaits » de sa politique, ils brodent sur la « popularité » de Valls comparée à celle de Hollande. Que le sondage, réalisé quinze jours après sa nomination soit complètement bidon, ne les gêne pas.
En revanche, c’est certain, Valls a la cote auprès du patronat. Reçus en fin de semaine à Matignon, les représentant du Medef, des PME et des artisans sont, paraît-il, tombés sous le charme. « Je lui donne une note très supérieure à celle de son prédécesseur », aurait lancé un participant.

Et pour cause ! Tous les cadeaux promis dans le pacte de responsabilité d’Ayrault seront au rendez-vous, avec en prime, un cadeau bonus : « zéro charge sur le smic ».

« Zéro charge » est la revendication du Medef et de la droite depuis fort longtemps. Depuis tout aussi longtemps, tous les Premiers ministres annoncent des baisses ou des exonérations de certaines cotisations. Eh bien, Valls fait plus vite et plus fort : sur le smic, il les supprime toutes ! C’est un cadeau de 2000 euros par an et par salarié et un encouragement à payer les travailleurs au Smic.

À ce cadeau bonus, s’ajoutent la diminution des cotisations familiales sur les salaires jusqu’à 3,5 fois le smic, la suppression d’une contribution payée par les entreprises d’un montant de 6 milliards, la baisse de l’impôt sur les sociétés et les 20 milliards du crédit d’impôt compétitivité emploi. Au total, le gouvernement offre 38 milliards au patronat.





Mais, nous dit-on, Valls a aussi pensé aux salariés les plus mal payés : le smic net augmentera au 1er janvier 2015.

C’est une escroquerie. Outre que le gain pour les smicards – 1,36 euro par jour – est dérisoire, il s’agit d’un tour de passe-passe car l’augmentation du salaire net sera obtenue en baissant les cotisations salariales. Autrement dit, le salarié gagnera d’une main ce qu’il perdra de l’autre, car ce sera autant d’argent en moins qui financera les prestations maladie, chômage, famille ou logement.
Comment ces prestations seront-elles payées demain si l’argent des cotisations patronales et salariales ne rentre plus dans les caisses ? Le gouvernement ne le dit pas.

Mais il n’y a pas besoin d’être expert économique pour comprendre que, tôt ou tard, on nous dira que la Sécurité sociale n’a plus d’argent et qu’elle ne peut plus verser ce qu’elle payait auparavant.

C’est ce qui vient de se produire avec l’accord sur l’indemnisation chômage conclu entre le Medef, la CFDT, FO et la CFTC. Sous prétexte qu’il y a déficit de la caisse de chômage, les droits des chômeurs vont être rognés de 800 millions d’euros. Même les chômeurs âgés ne seront pas épargnés !

Demain, Valls nous fera le coup sur l’assurance maladie, les prestations logement, famille, les aides au transport, les retraites – encore. Et ce d’autant plus qu’il s’est engagé à faire 50 milliards de baisses dans les dépenses publiques.

Sur la lancée d’Ayrault, Valls s’apprête à mettre en œuvre les mesures les plus rétrogrades, les plus régressives que l’on ait vues depuis bien longtemps.

Comme la droite, les socialistes justifieront leurs attaques contre la Sécurité sociale en expliquant qu’ils veulent la sauver. Ils demanderont des sacrifices pour la compétitivité, pour combler les déficits, en jurant qu’après cela ira mieux pour tout le monde.

On nous joue cette musique depuis des années, pour le résultat que l’on connaît : chômage, bas salaires, exploitation pour les classes populaires, profits et sinécures pour une minorité.

Les grandes familles capitalistes, pourtant responsables de la situation catastrophique dans laquelle nous sommes plongés, ont été confortées par la crise. Aujourd’hui, elles jouent à nouveau leurs fortunes au casino de la spéculation. Il y a peu, Bouygues mettait 15 milliards sur la table pour racheter SFR.

Alors, quand les politiciens expliquent qu’il faut faire des efforts parce que le grand patronat ne peut plus payer les cotisations et qu’il est forcé de licencier, ils mentent et se rendent complices de la guerre sociale qui consiste à appauvrir la grande majorité pour enrichir une toute petite minorité.

Pour les Hollande et Valls comme pour les Sarkozy et Le Pen, les travailleurs ont le sort qu’ils méritent. Mais tôt ou tard, les galériens de l’économie, les travailleurs, les ouvriers, les employés, les petites mains, sans qui rien ne pourrait tourner dans cette société, se lèveront, et ils revendiqueront leur dû.