lundi 13 octobre 2014

Un gouvernement sans tabou pour attaquer les travailleurs

« Un gouvernement timoré et tétanisé », pouvait-on entendre suite à l’abandon de l’écotaxe. Le lendemain, Macron, le nouveau ministre de l’Économie, partait à l’offensive contre les chômeurs. Preuve que le gouvernement, aussi affaibli et impopulaire soit-il, est loin de désarmer.

Il a reculé devant les transporteurs routiers et mis de l’eau dans son vin face aux notaires ou aux huissiers parce qu’il les sait traditionnellement hostiles à la gauche et n’hésitant pas à se battre. Mais il continuera de s’attaquer aux travailleurs.

Les dernières déclarations sur les allocations chômage montrent qu’il est prêt à s’en prendre… jusqu’aux chômeurs !

Rebsamen, le ministre du Travail, a lancé la première salve en déclarant vouloir « renforcer les contrôles pour être sûr que les gens cherchent bien un emploi ». Valls en a rajouté en affirmant : « je refuse qu’on vive avec un chômage de masse parce qu’il est bien indemnisé ».

Insinuer que les chômeurs restent sans travail parce qu’ils vivent trop confortablement, et déclarer cela en pleine crise, alors qu’il y a plus de cinq millions de chômeurs, alors que les licenciements continuent et que les travailleurs se battent bec et ongles pour sauver leur emploi, est abject.

Quel mépris pour les chômeurs qui n’en peuvent plus d’attendre ne serait-ce qu’un petit boulot ! Quelle insulte pour ceux qui envoient des centaines de CV et vivent pendus au téléphone dans l’attente d’un rendez-vous !

De son côté, Macron avance qu’« il ne doit pas y avoir de tabou… L’assurance chômage est en déficit de 4 milliards… Il y a eu une réforme, elle est insuffisante ». C’est le chantage habituellement utilisé par la droite. Non, les indemnités chômage ou les congés payés ne sont pas des « tabous ». Ce sont des droits pour les travailleurs. Et, dans cette période de crise, ce sont des droits élémentaires.


Faire payer les véritables responsables du chômage, c’est-à-dire les licencieurs, prendre l’argent là où il est, c’est-à-dire sur les dividendes des grands actionnaires, voilà le tabou pour tous ces politiciens qui nous gouvernent !

Dire aux banques que nous ne leur devons rien, que ce sont elles qui sont responsables de la crise et qu’elles se sont largement payé en intérêts, voilà le tabou !

Ceux qui voudraient croire à un nouveau couac, à une erreur de débutant ou à un message tactique envoyé à la commission européenne en gage de bonne volonté, se leurrent. Rebsamen et Valls n’ont rien de débutants. Quant à Macron qui a fait ses classes dans une banque d’affaires, il sait peser les mots et les virgules.

Toutes ces déclarations sont bel et bien faites pour préparer l’opinion aux prochains coups. Car oui, le gouvernement est prêt à aller loin dans sa guerre aux classes populaires.

Les attaques programmées dans le budget 2015 parlent d’elles-mêmes. Il y aura 21 milliards de coupes dans les dépenses publiques : 7,7 milliards pour le budget de l’État, 3,7 pour les collectivités locales et 9,5 milliards de moins pour la Sécurité sociale et les hôpitaux.

Derrière ces chiffres, il y a des infirmières ou des enseignants dont les conditions de travail et le niveau de vie vont se dégrader du fait des suppressions d’emplois et du gel des salaires.

Il y a des femmes et des hommes qui seront poussés hors de l’hôpital dans la foulée d’une opération, au nom de la « chirurgie ambulatoire » et forcés de se débrouiller. Il y a des jeunes ou des retraités qui se priveront de médicaments faute d’avoir 20 euros en poche.

Pour les familles, à la baisse de la prime de naissance pour le second enfant et l’amputation du congé parental, s’ajouteront le manque de places en crèche, la baisse des aides pour la garde d’enfant et peut-être celle des allocations familiales.

Le gouvernement fait les fonds de tiroirs des milieux populaires. Il s’en prend à ceux dont le budget est calculé à l’euro près pour distribuer des milliards au grand patronat au prétexte que cela l’aidera peut-être à embaucher, alors qu’il ne pense qu’à supprimer des emplois. Pour les arrêter dans leur œuvre de démolition sociale, il faudra se battre.

Il faudra une mobilisation telle qu’il craigne l’explosion sociale. Il faudra lui faire comprendre, qu’il n’a plus seulement affaire à des défilés de notaires ou de pharmaciens mais à toute la population laborieuse en révolte.

Cela viendra tôt ou tard mais il faut, dès aujourd’hui saisir toutes les occasions, notamment la journée du 16 octobre proposée par la CGT, pour montrer notre volonté de défendre nos intérêts et crier notre colère.