mardi 29 septembre 2015

Des bombes pour la Syrie et des barbelés pour les réfugiés

Les principaux dirigeants de la planète sont réunis à New York pour l’assemblée générale de l’ONU. La Syrie sera leur sujet principal. Oh, ils ne discuteront pas de l’aide humanitaire urgente à apporter aux millions de réfugiés syriens, ce n’est pas leur problème ! Ils discuteront alliances - y compris avec des dictateurs sanglants-, bombardements, guerre.

Que la réunion débouche ou pas sur un accord, il ne fait plus de doute que les grandes puissances vont intensifier la guerre contre Daech en Syrie avec, peut-être dans quelques mois, une nouvelle intervention terrestre. Une fois de plus, on nous explique que la guerre est la seule façon de rétablir la « stabilité » dans la région. Mais quelle stabilité y a-t-il en Afghanistan ou en Irak après des années de guerre et d’occupation américaine ?

Il n’y aura pas de stabilité en Syrie tant que cette région restera un terrain de rivalités et de manigances pour les grandes puissances. Des États-Unis à la Russie en passant par le Qatar, la Turquie ou l’Iran, chacun alimente le chaos en soutenant telle bande armée contre telle autre, en montant les chiites ou les Kurdes contre les sunnites quand les autres font le calcul inverse.

Et parmi toutes ces manœuvres, il y a les minables petits calculs des dirigeants français, comme ces frappes aériennes commandées à point nommé la veille de l’ouverture de la réunion de l’ONU pour faire en sorte que les intérêts des pétroliers et des marchands de canon français ne soient pas oubliés dans les tractations.

lundi 21 septembre 2015

Tsipras met la Grèce en ordre de marche pour l’austérité

Avec plus de 35 % des suffrages exprimés, Syriza a remporté les législatives grecques. Tsipras est donc élu pour la seconde fois. Mais la vague d’espoir soulevée par la victoire de Syriza en janvier dernier a laissé la place à beaucoup de désillusions.

L’abstention de 44 %, un record en Grèce, en témoigne. Et comment ne pas comprendre ceux qui ont boudé les urnes quand leur vote de juin dernier -61 % contre le programme d’austérité- a été piétiné et utilisé pour faire la politique contraire ? Quoi d’étonnant qu’ils n’aient pas eu envie de choisir quand les deux grands partis présentaient le même programme d’austérité ?

Cette désillusion est aussi présente parmi ceux qui ont voté Syriza. Ils savent bien qu’une nouvelle cure d’austérité les attend. Tout ce qu’ils espèrent désormais, c’est qu’elle soit un peu moins dure avec Syriza qu’elle ne l’aurait été avec la droite.

Aux yeux de cette fraction de l’électorat populaire, Tsipras apparaît cependant toujours comme celui le plus à même de les protéger. Et même s’il a capitulé face aux grandes puissances, ils lui sont reconnaissants d’avoir essayé de s’y opposer.

Mais pour tous ceux qui ne se résignent pas, en Grèce comme ici, il faut tirer les leçons de l’échec de Tsipras.

jeudi 10 septembre 2015

PSA Borny : le licenciement du Dr Kryvenac refusé par l’inspection du travail

Après le comité d’entreprise, c’est l’Inspection du travail qui a refusé le licenciement du Dr Kryvenac. « Nous avons démontré que la direction de PSA avait porté atteinte au principe d’indépendance du médecin du travail » a déclaré l’avocate du Dr Kryvenac, Marie-Laure Dufresnes-Castets.

En fait, la direction de PSA voudrait des médecins aux ordres, et ce n’est pas pour rien que plusieurs ont démissionné.

C’est une première manche gagnée, il faut gagner la seconde : la direction a annoncé son intention de faire appel de la décision de l’Inspection du travail devant le ministère. Il faut donc amplifier la protestation et signer et faire signer la pétition pour défendre le Dr Kryvenac.

Signer la pétition sur "change.org"



mercredi 9 septembre 2015

PSA Mulhouse : une exploitation aggravée

En juin, la direction de PSA a fermé une des deux lignes de montage à Mulhouse et concentré le travail sur la ligne restante. Résultat : la production a diminué d’environ 3000 véhicules par mois. Dans le même temps, le patron a invoqué une prétendue demande commerciale et a fait faire des heures supplémentaires comme s’il en pleuvait avant les congés. En fait, il s’agissait surtout, pour lui, de compenser ses pertes de production liées à l’arrêt d’une chaîne.

À la rentrée, le rythme de travail continue à l’identique et PSA parle maintenant de mettre en place une équipe de week-end.

En faisant tourner une seule chaîne 7 jours sur 7 et presque 24h/24, avec moins d’ouvriers, le patron y trouve son compte. Mais du point de vue des travailleurs, se retrouver à travailler plus, en étant moins nombreux, est une aberration qui illustre le fonctionnement de leur économie.

lundi 7 septembre 2015

Migrants : nos frères en humanité, nos frères de classe

L’élan de solidarité qui se manifeste en faveur des réfugiés fait chaud au cœur. En Allemagne où Merkel a ouvert les portes et où les réfugiés ont afflué tout le week-end, des habitants se sont massés dans les gares pour les accueillir avec chaleur. Ces démonstrations de sympathie feront-elles reculer le climat d’hostilité vis-à-vis des migrants ? Il faut le souhaiter.

En revanche, il ne faut pas être dupe des dirigeants européens. Derrière leurs discours humanistes et l’inflexion de leur politique en faveur des Syriens, il y a toutes sortes de calculs sordides.

En ouvrant les portes de son pays, Merkel passe presque pour une sainte. Mais elle ne l’a fait que parce que l’afflux d’une nouvelle main d’œuvre arrangera bien le patronat allemand ! Quant à Hollande, il se sert de cette vague de sympathie non pas pour ouvrir les frontières mais pour justifier les frappes aériennes contre Daesh en Syrie, c’est-à-dire pour renforcer sa politique guerrière !

« C’est l’honneur de la France que d’avoir toujours accueilli les persécutés », a-t-il déclaré lors de sa conférence de presse, avant d’annoncer l’accueil de 24 000 Syriens sur les deux prochaines années. Comparé aux 20 000 arrivés sur ce seul week-end en Allemagne, Hollande met « l’honneur de la France » bien bas ! Bien plus bas que ses prédécesseurs qui avaient accueilli 450 000 réfugiés espagnols en 1939 et 130 000 boat people vietnamiens et cambodgiens à partir de 1979.