Avec son émission « dialogue citoyen »,
cadrée sur mesure, Hollande a utilisé ses 90 minutes pour dérouler son
autosatisfaction sur des sujets qu’il avait choisis, avec des
interlocuteurs eux aussi choisis. À l'entendre, cela irait mieux pour
l'emploi, pour les jeunes, pour le pouvoir d'achat, pour la stabilité
européenne, etc. Pour valoriser son bilan, Hollande n'a pas lésiné sur
les mensonges et les omissions. Les 41 milliards versés au patronat ? « Ils ont été donnés aux entreprises donc aux salariés »,
a-t-il osé affirmer. Mais ces derniers n'en ont pas vu la couleur, ni
sous forme d'emplois créés ni sous forme d'augmentations de salaire.
Dans cette longue séance d'enfumage, il y a tout de
même eu un moment de vérité quand Hollande a vanté son action pour le
patronat. Il y a « plus de compétitivité, plus de marges pour les entreprises »,
a-t-il rappelé. Effectivement, depuis qu'il est élu, Hollande a fait
les « réformes » qu'exigeait le patronat. Une politique qu'il entend
poursuivre jusqu'au bout, avec la loi El Khomri. Sauf si la rue l'oblige
à la remballer.