Depuis un mois, les 32 salariés de Techno-Vert, entreprise
d’aménagement paysager qui partage de gros contrats sur le chantier du
Nouvel Hôpital Nord-Franche-Comté, sont inquiets.
Menacés de ne pas être payés fin juillet, ils ne toucheront leur
salaire que le 5 août. Et ensuite ? Leur patron accuse la direction de
l’hôpital de l’avoir étranglé en baissant de 25 %, la facture d’un
contrat de 1,2 million d’euros, par « erreur administrative ».
Ce contrat a été conclu conjointement avec Eiffage, qui est aussi
actionnaire de Techno-Vert. Un autre contrat est en cours, de 2 millions
d’euros, qui lui, c’est promis, ne sera pas abaissé.
Alors, vraiment plus d’argent pour payer les salaires ou odieux chantage de patrons qui ont des arrière-pensées ?
Car ce patron de PME est en pourparlers pour vendre l’entreprise à un « gros opérateur des travaux publics de la région
». Ses appels au secours ont été entendus par l’Agence Régionale de
Santé et le gouvernement qui n’ont pas manqué de trouver les garanties
financières publiques exigées par le Crédit Agricole pour débloquer les
salaires.
Et un « accord » a aussi été trouvé entre, d’une part, la direction
de l’hôpital et, d’autre part, Techno-Vert, Eiffage et le futur
repreneur « mystère ».
Les travailleurs, premiers concernés et derniers informés, ont bien
des raisons de craindre d’être les sacrifiés de ces marchandages entre
capitalistes pour qui la construction d’un hôpital est d’abord un
réservoir de juteux profits.