« Je ne suis pas le père Noël ». Telle a été la première déclaration de Macron à son arrivée en Guyane la semaine dernière. Dans ce vestige de l’empire colonial, près de la moitié des familles vivent sous le seuil de pauvreté et un jeune sur deux est au chômage. Une partie des habitants n’ont ni eau courante, ni électricité.
À côté de cette population dans le dénuement, il y a le centre spatial de Kourou d'où sont lancées les fusées Ariane, doté d’équipements ultramodernes et d’un centre médical longtemps réservé aux seuls employés de la base. Un contraste aussi choquant est révoltant ! Revendiquer la fin des injustices, ce n’est pas demander que l’État fasse des « cadeaux », mais qu’il respecte enfin le droit élémentaire de la population de vivre correctement !
Au printemps dernier, les Guyanais se sont mobilisés pour faire entendre leurs droits : pendant cinq semaines, le territoire a été paralysé par une grève générale et des barrages où se retrouvaient toute la population, en particulier la jeunesse des quartiers populaires. Face à leur détermination, le gouvernement de l’époque avait été obligé de s’engager à mettre en œuvre un plan d’un milliard d’euros pour les besoins les plus urgents et à examiner sans délai le financement de mesures chiffrées à deux milliards d’euros.