Après que Sarkozy, Juppé, Hollande et Valls ont été évincés de la campagne, on nous a promis une présidentielle inédite. « Tout peut arriver », ont expliqué les commentateurs. En réalité, tout est déjà joué... au profit du grand capital. Car les principaux candidats veulent le servir.
Fillon, poursuivi pour avoir détourné un million d'euros d'argent public au profit de sa PME familiale, droitise encore sa campagne pour faire diversion. Parce que quelques casseroles perturbent ses déplacements, il dénonce sans rire un « climat de quasi-guerre civile » ! En réalité, de la suppression des 35 heures à la hausse de la TVA, c'est lui qui prépare... la guerre sociale contre les travailleurs !
Macron a présenté un programme s'adressant aux « grands intérêts financiers » dénoncés il y a quelques mois par Bayrou, qui vient pourtant de se rallier à lui. Il veut pérenniser le CICE et le pacte de responsabilité, ces cadeaux de plusieurs dizaines de milliards au patronat. Comme Fillon, il veut supprimer des postes de fonctionnaires (120 000). Il veut augmenter la CSG, économiser 15 milliards sur l'assurance maladie et 10 milliards sur l'assurance chômage, et exonérer les actions et les obligations de l'impôt sur la fortune, c'est-à-dire l'essentiel de cette taxe dérisoire. Si, comme il le promet, il baissait la taxe d'habitation, un impôt certes injuste, ce serait aux dépens des communes les plus pauvres. Tout son projet est pour les riches.