samedi 4 juillet 2020

CONSEIL MUNICIPAL 30 JUIN 2020 DEBAT D’ORIENTATION BUDGETAIRE.


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Dans ce débat d’orientation budgétaire, la présentation rappelle le contexte dans lequel se trouve la collectivité municipale. Elle aborde le contexte mondial de façon grave. Plus d’un milliard de personnes son confinées dans le monde. Un arrêt brutal de l’économie, a l’échelle mondiale, un choc complètement inédit avec une contraction du produit intérieur brut, sans précédent.
Selon l’organisation internationale du travail OIT, 1.6 milliard de travailleurs soit près de la moitié de la population active mondiale sera affectée par la crise économique.

C’est un milliard de personnes qui pourraient basculer dans la pauvreté à l’échelle mondiale suite au coronavirus. C’est plus que la population européenne qui était de 446 millions en février 2020.
Cette nouvelle crise sanitaire mondiale couplée avec la crise économique mondiale plus antérieure, met en lumière la fracture béante entre les pays impérialistes riches et les pays pauvres et dans tous, les rapports de classe entre les bourgeoisies nationales et les classes pauvres exploitées et opprimées.

Dans la zone euro l’apparente « union européenne » à volé en éclat, c’est chacun pour soi, les états européens ont arrosé de milliards les possédants qui dirigent l’économie et qui continuent à pousser chaque jour un nombre croissant de travailleurs vers le chômage et la pauvreté.

Je prends deux exemples :

Le groupe Sanofi, dont le plus gros actionnaire est la famille Betancourt l’Oréal, vient d’annoncer sa volonté de supprimer 1700 emplois en Europe dont 1000 emplois en France sur trois ans. Est-ce que Sanofi rencontre des difficultés ?

Absolument pas ! Avec un chiffre d’affaire au premier trimestre d’environ 9 milliards d’euros, en hausse de près de 7%, il se porte très bien.

Pendant l’épidémie de Covid 19 ses résultats ont été dopés par la vente de médicaments anti-douleur, le Doliprane en particulier. Le groupe a même prévu de verser à ses actionnaires un dividende supérieur à celui de l’année précédente, pour un montant total de près de 4 milliards.

Pour les dirigeants de ces grands groupes, la course à la rentabilité ne s’arrête jamais. Alors que la précédente restructuration n’est même pas achevée, Sanofi met en œuvre un plan d’économie de 2 milliards annoncé il y a six mois. Cette réorganisation correspondrait selon un de ses dirigeants à « une nouvelle stratégie », consistant à « abandonner certaines activités pour se recentrer sur quelques créneaux porteurs », autrement dit ceux qui rapportent le plus. Sanofi abandonne la recherche dans le diabète et les maladies cardio-vasculaire et se lance dans celle du vaccin contre le Covid-19 qui peut rapporter très gros.

« C’est la santé pour le fric » comme l’a résumé un syndicaliste de Sanofi. Pour les dirigeants de se laboratoire, seuls comptent la courbe de leurs profits, les cours de leurs actions en bourse et les dividendes qu’ils pourront verser à leurs actionnaires.
Dans la même semaine, la direction du finlandais Nokia, numéro 3 mondial des équipementiers télécoms, a annoncé un plan de suppression de 1233 emplois soit un tiers de l’effectif total du groupe en France. Là non plus ce n’est pas l’épidémie du Covid- 19 qui explique cette saignée. Depuis le rachat d’Alcatel par Nokia en 2015 c’est le quatrième plan de licenciement !

La politique des dirigeants de ces groupes illustre celle de toute la classe capitaliste engagée dans une guerre permanente pour les parts de marché et les profits, une guerre qui se mène toujours avec la peau des travailleurs.

Les licenciements, le chômage, l’appauvrissement des classes populaires ne découle pas d’une fatalité économique, mais des choix qui sont faits pour sauver à tous prix les profits d’une minorité.

Rien ne justifie que des millions de femmes et d’hommes se retrouvent aujourd’hui au chômage, sans pouvoir vivre correctement ! Qu’il soit ouvrier chez Renault, employé chez Sanofi ou ingénieur chez Nokia, celui qui perd son emploi sait qu’il a peu de chances d’en retrouver un dans la situation actuelle.

Défendre son emploi, c’est aujourd’hui une question de vie ou de mort !

Pour revenir au débat d’orientation budgétaire, le rapport indique que la crise économique liée à l’épidémie du coronavirus provoqua la seconde récession mondiale. La société a connu des crises, comme les récessions de 1974, 1993 ,2009, 2013. Mais ces crises sont le mode de fonctionnement du système capitaliste et celle que l’on commence à vivre n’a pas d’issue connue. On vit dans une société dans la quelle il y a des besoins non satisfaits et d’un autre coté il y a des chômeurs par centaine de milliers, sinon par millions. C’est complétement aberrant. Et cela parce que ça ne rapporte pas assez de profits à une toute petite minorité qui elle a la maitrise des capitaux susceptible de créer des emplois. C’est le seul obstacle.

Un exemple : nul besoin d’aller loin, chez Peugeot tous les ouvriers intérimaires ont été jetés les samedis sont travaillés, une douzaine sont prévus.

Un deuxième exemple : les Epadh sont oh combien utiles pour la société, mais elles doivent rapporter du profit à des multinationales puissantes avec la peau des autres.

Pour conclure,

Je dirai que cette crise va contraindre les travailleurs à se défendre. Le rapport soumis au vote indique « Le président Macron, lui-même, a annoncé que la nation était en guerre, il faut donc s’attendre à ce que chacun contribue à l’effort de guerre. Les collectivités territoriales seront mises à contribution ».

Je ne suis pas d’accord avec cette déclaration. Les besoins sont criants dans la santé, l’éducation, les transports, le logement et bien d’autres domaines. Dans ces secteurs les travailleurs devront imposer des embauches massives partout ou c’est nécessaire, pour satisfaire les besoins de la population.

Pour financer ces mesures il faut prendra sur les bénéfices passés et présents ainsi que sur les fortunes des actionnaires.

LCI Le Grand Soir : Passages de Nathalie Arthaud