lundi 23 septembre 2019

Au Conseil municipal de Grand Charmont du 17 septembre 2019, ma déclaration sur les difficultés financières de la commune :

Je voudrais intervenir à propos des difficultés financières que rencontre la commune de Grand Charmont. 

Des difficultés qui vous ont amené à décider d’une augmentation des impôts de 30%. Vous aviez à ce moment (2018) mis en cause la baisse des dotations d’état et votre volonté de maintenir les prestations de la commune. Il vous manquait alors 600 000€ pour boucler votre budget.

J’avais été le seul dans ce conseil à voter contre cette augmentation des impôts. Je m’expliquais ainsi « Il faut que ce cercle infernal s’arrête, ce n’est pas en appauvrissant la population que vous parviendrez à maintenir les services que fournit la commune à ses habitants. Il faut au contraire s’en prendre aux puissants, aux banques, dont Macron est le représentant, et à la classe bourgeoise pour laquelle il n’a pas d’assez beaux cadeaux ».

La presse locale  informe régulièrement des aides diverses que perçoivent les industriels locaux. Ces aides votées par les élus des communes, par les élus de Pays de Montbéliard Agglomération, mais aussi par la Région, ou financés par la banque territoriale et l’Etat.

PMA ce sont 72 communes, 112 élus représentent leur commune.
Grand Charmont a trois représentants à PMA. 
Comment se positionnent-ils sur ces aides, qui sont votées ?

Il n’est pas besoin de remonter bien loin dans le temps pour en trouver quelques exemples, en moins de trois mois, juin, juillet, septembre.
Le 14 septembre 2019 une manne de 16 millions d’euros est attribuée au Nord Franche Comté sur un total de 1.36 milliards dans le cadre du Programme d’Investissements d’Avenir (PIA) initié par L’état.
Tout cela a été mis en musique par les secteurs publics, privés et universitaires :
- Université de technologie Belfort Montbéliard
- Université de Franche Comté
–    PSA, Faurecia, Alstom, Général Electric, Delfingen, Wu Do, Edf, Rougeot Energie.
   
Ça, c’était la semaine dernière.

En juillet c’est PMA qui a voté 7 millions d’€ pour la modernisation de l’usine Peugeot Sochaux.

Plus avant, le 27 juin, c’est à l’occasion de l’inauguration en grande pompe de la nouvelle presse d’emboutissage de l’usine PSA qui coute 33 millions d’€ que l’on apprend et je cite : 
« l’ensemble des aides/acquisitions pourraient représenter un montant de l’ordre de 25 millions d’€ dont une aide à l’innovation de la région de 7.1millions d’€ et les acquisitions foncières dont une surface de 50 hectares ».

Là, il s’agit de la 2ème tranche d’acquisition de friches industrielles appartenant à Peugeot, achetées il y a plus d’un siècle, amorties 100 fois par l’exploitation de générations de travailleurs et revendues aujourd’hui au prix du marché c’est-à-dire très cher pour y installer des sous-traitants pour les besoins de PSA.

25 millions de financement public sous forme d’aide à PSA c’est le coût de la presse hors bâtiment et génie civil. C’est ce qui s’appelle un cadeau.
Tout cela est mis en musique par la SEM-PMIE (Société d’Economie Mixte Pays de Montbéliard Immobilier d’Entreprise) qui est le bras immobilier de PMA chargé d’acheter pour ensuite louer.

Je n'oublie pas la nouvelle clinique à qui la ville de Montbéliard a fait cadeau des terrains, et dont SEM-PMIE paye les bâtiments pour les louer à Noalys un groupe privé Lyonnais exploitant de cliniques. Cadeau à 550 000 € presque autant que l’augmentation des impôts à Grand-Charmont.

Et j'ajoute les subventions et aides diverses aux industries de luxe comme Hermès riches à milliards,  ou encore à Faurecia pour son centre de recherche de Bavans.

L’argent manque dans les budgets des communes et particulièrement les plus pauvres comme Grand Charmont.
Mais on se rappelle aussi quand il a fallu dépenser 100 millions d’euros pour l’équipement des communes en lignes de bus Evolity ; il y a eu des mois de controverse, des dizaines d’articles, avec les pour les contres, la gauche, la droite, les écolos etc….

Alors que pour des dizaines de millions versés directement dans les poches du grand patronat, c’est passé comme une lettre à la poste, 3 abstentions un vote contre.
Et ça va recommencer avec l’installation probable d’une usine de fabrication de batteries pour équiper les véhicules électriques sur des terrains que vendra Peugeot.

Le 11 juillet, ce sont les pompiers qui alertaient la population du Pays de Montbéliard du besoin de recrutement pour faire face à l’augmentation de leurs missions.
Il en est de même pour les services publics qui ferment, pour les hôpitaux, pour les urgences, pour les Ehpad qui manquent cruellement de moyens.

Rien ne peut justifier que des dizaines de millions d’argent public soient versées à de grands groupes capitalistes qui n’en ont nullement besoin.
Ils prennent l’argent, mais ne prennent aucun engagement ; ils construisent « l’usine du futur » aux conditions du passé et font travailler la jeune génération d’ouvriers de contrats en contrats en totale précarité, comme il y a un siècle.

La famille Peugeot est riche à milliards. Dans l'étude faite par le magazine Bilan sur les 300 plus riches grandes familles ou personnalités résidant en Suisse, la fortune de la Famille Peugeot est estimée entre 5 et 6 milliards. Elle se place en 4ème position des fortunes françaises résidant en Suisse. Elle aurait progressé de 200 millions en un an.
200 millions c’est très exactement ce que PSA annonce investir à Sochaux pour l’usine du futur 2022. Autant dire que ces exilés fiscaux ne sont pas sur la paille.

Par contre les communes les plus ouvrières, comme Grand-Charmont vont devoir :
- Gérer des friches industrielles de sous-traitants attirés par les offres.
- Gérer les problèmes que génère la pauvreté grandissantes des classes populaires.
- Gérer la difficulté de vivre dans les quartiers populaires où le chômage continue d'être massif, notamment parmi les jeunes et les femmes.
- Gérer des budgets de fonctionnement constamment rabotés

Je ne peux pas être d’accord avec cette politique d’aide au patronat,  à fonds perdus pour les emplois, et les service rendus à la population. Et je tenais à le dire.

Christian Driano, conseiller municipal de Lutte Ouvrière,  le 17 09 2019

Article paru dans l'Est Républicain du 22 septembre


mardi 17 septembre 2019

Comme les travailleurs de la RATP, le 24 septembre, faisons-nous respecter

   
« Quand il y a une grève en France, personne ne s'en aperçoit », s'était moqué, en 2008, un Sarkozy triomphant. Eh bien, son clone Macron ne peut pas en dire autant ! Avec 70 à 100 % de grévistes sur certaines lignes de métro et de bus, les travailleurs de la RATP ont fait, vendredi dernier, une démonstration de force.

    Roulants, agents de station, sédentaires des bureaux et de l'ingénierie, travailleurs des ateliers, ils ont réussi à se rassembler, malgré les différences de métier, de statut et de droits. Cette unité a fait leur force car, quand tout un secteur comme la RATP ou la SNCF arrête de travailler, toute la société en est ralentie.

    Et il ne s'agit encore que d'une seule entreprise et d'une seule journée ! Si l'ensemble des travailleurs de l'industrie et des services, du privé et du public, se battaient ensemble avec détermination, leur force serait irrésistible. C'est précisément ce que craint le gouvernement.

    Hantés par le spectre des gilets jaunes, Macron et Philippe marchent sur des oeufs. Et face au succès de la grève de la RATP, ils redoublent de prudence, repoussant l'annonce du projet sur les retraites à l'été prochain. Ils savent que si la colère sociale s'empare des travailleurs et débouche sur de puissantes grèves, ils seront forcés de remballer leur nouvelle attaque.