Depuis plusieurs semaines, les enseignants ont organisé des
actions et participé massivement à des journées de grève pour dénoncer
les conditions d’accueil et d’enseignement dans les collèges.
À Montbéliard, le collège Lou Blazer, ouvert il y a quatre ans après
la fermeture des deux collèges du quartier de la Petite Hollande, a dû
accueillir 200 élèves supplémentaires depuis son ouverture, et compte
tenu des effectifs dans les écoles élémentaires du quartier, ce nombre
devrait encore augmenter dans les années qui viennent. Au problème des
moyens humains d’encadrement et d’enseignement qui n’ont pas suivi
s’ajoute le problème du manque de place. Chaque mètre carré est utilisé
pour faire cours et les salles prévues pour des activités innovantes
comme la salle des débats, la salle multimédia ou les salles réservées
aux activités de tutorat seront utilisées pour faire classe. Il est même
envisagé de réquisitionner la salle de cantine des enseignants !
À Sochaux, le collège Jouffroy d’Abbans, qui a dû accueiliir les
élèves de Grand-Charmont suite à la fermeture de ce collège, n’est pas
mieux loti avec ses 800 élèves. Devant la colère des profs, la solution
trouvée a été de transférer des élèves à Étupes, où la colère a été
transférée aussi à la perspective des difficultés à venir.
Le collège Guynemer de Montbéliard est plein comme un œuf, et celui
de Bethoncourt, vétuste, attend toujours la construction d’un nouvel
établissement dont l’ouverture était prévue… en 2011. Le terrain choisi
attend encore d’être viabilisé.
À défaut d’une éducation de qualité, les élèves de ces quartiers
populaires pourront au moins apprendre une leçon : s’ils veulent refuser
l’avenir que cette société leur réserve, ils devront le faire en
luttant aux côtés de tous les laissés pour compte.