mercredi 24 juin 2020

Conseil Municipal du 25 mai 2020 : Mon intervention sur l'élection du maire en tant qu'élu Lutte Ouvrière

Mesdames, Messieurs  les conseillers élus,

Tout comme pour le précèdent mandat, il y a six ans, je présente ma candidature au poste de Maire, en effet je préfère voter pour ma candidature même si je n’ai que ma voix, plutôt que contre la vôtre.

La liste que j’ai conduite et qui a obtenu plus de 12% était une liste d’opposition mais pas centrée sur un programme municipal local. Elle s’intitulait « Faire entendre le camp des travailleurs ».

Dans cette campagne, mon parti, Lutte Ouvrière, avait déposé 250 listes dans de petites communes, comme dans les plus grandes.

Je veux rappeler qu’à la fin de l’année 2019 et début 2020, des grèves importantes à la SNCF, à la RATP, dans l’éducation nationale, se déroulaient contre les projets de privatisation. Elles prolongeaient le mouvement des gilets jaunes, celles des travailleurs des hôpitaux et des Ehpad.

Avec mes colistiers nous avons fait une campagne qui a porté contre la réforme des retraites initiée par Macron et le grand patronat. Nous avons dénoncé les sacrifices imposés à la population. En moins de trois ans la casse du code du travail, des retraites, baisse de l’indemnité des chômeurs d’un côté et le doublement du CICE (Crédit d’Impôt Compétitivité et Emploi), baisse d’impôts sur les bénéfices et  suppression de l’impôt sur la fortune de l’autre.

Nous avons dénoncé la politique de l’état qui asphyxie les communes. Rappelez-vous la suppression de la taxe d’habitation qui devait être compensée à l’euro près. Les maires qui ont refusé de le croire avaient bien raison. Les gouvernements des dernières années n’ont cessé de réduire la dotation versée par l’état aux communes et aux autres collectivités locales.
Dans les communes populaires, les maires ont de plus en plus de mal à boucler leur budget.

Vous même, pour maintenir les moyens et les engagements de la commune avez été obligés d’augmenter les impôts fonciers de quelques 28%. Et ce sont les habitants aux revenus les plus modestes qui ont été les premiers à pâtir de cette politique. Ils payent ainsi les cadeaux du gouvernement au patronat et aux classes les plus riches.

Nous disions aussi que les communes ont une marge de manœuvre de plus en plus limitée. Depuis quarante ans l’état transfère de plus en plus de dépenses et les communes sont obligées de financer les écoles, les routes, la gestion des déchets et une partie des aides sociales. À elles seules les dépenses liées à l’éducation représentent environ 15% du budget des communes. Une fois ces dépenses obligatoires réalisées, il ne reste plus beaucoup d’argent pour développer les infrastructures et les services utiles à la population.

Les municipalités sont un des principaux investissements publics. Elles financent la construction des écoles, des équipements publics tel que bibliothèque, piscine, travaux de voirie. Tout cela profite aux grosses entreprises du bâtiment et des travaux publics. Les communes et intercommunalités ont aussi la responsabilité du traitement des eaux et des ordures ménagères. Ce pactole a permis à une poignée de groupes capitalistes comme Véolia ou Suez Environnement de devenir des multinationales riches à milliards grâce aux profits colossaux accumulés au fil des ans aux dépens de villes, donc de leurs habitants.

Aujourd’hui s’y ajoutent les intérêts que les villes doivent aux banques car la plupart d’entre elles ont dû s’endetter.

Je veux aussi ici renouveler mon accord avec le droit de vote pour les étrangers toujours repoussé depuis 40 ans. Les étrangers travaillent et payent des impôts. Ce droit n’est accordé qu’aux ressortissants de l’Union Européenne. Mais de nombreux travailleurs immigrés, maghrébins, turcs, africains, asiatiques pour la plupart d’anciennes colonies françaises ou des pays pauvres dominés par l’impérialisme, n’y ont toujours pas droit. Ils ont pourtant contribué à bâtir l’économie du pays en construisant les routes et en faisant tourner les usines. Exiger ce droit est toujours d’actualité.

Maintenant avec cette crise, où déjà des milliards sont prévus pour le grand patronat et les discours et les médailles pour les travailleurs, les municipalités vont avoir à faire face aux difficultés que va rencontrer la population.
Car ce qui s’annonce c’est une épidémie de licenciements. Des milliers d’intérimaires, de CDD, de salariés de petites entreprises, vont connaître les plans de licenciement.

Déjà Renault annonce des fermetures d’usine, localement Peugeot et ses sous-traitants n’échapperont pas aux règles du marché capitaliste.

Une chose est certaine, les travailleurs vont devoir se battre pour imposer la répartition du travail entre tous sans diminution de salaires car nous n’avons pas à payer la crise de ce système capitaliste qui emmène la société dans le mur.
Je m’appliquerai à être dans ce conseil le porte-parole de leurs intérêts.