mercredi 2 septembre 2020

Masqués, mais pas muselés !

     Face à la menace d'une seconde vague de l'épidémie, le gouvernement a consacré sa semaine de rentrée aux discours sanitaires. Gestes barrières, port du masque obligatoire, y compris à l'extérieur, conseils aux « Papys, Mamies », Castex et Macron ont multiplié les recommandations comme si nous étions de grands enfants ou des demeurés !

    À côté de ça, ils refusent la gratuité du masque. Et pendant qu'ils en appellent à la responsabilité de chacun, ils cachent leurs propres manquements. Parce que, malgré la crise dramatique que nous avons traversée, avec plus de 30 000 morts, le gouvernement n'a pas fait ce qu'il fallait pour affronter une nouvelle flambée de contaminations.

    Il n'a pas fait ce qu'il fallait dans les hôpitaux. Il n'a pas fait ce qu'il fallait dans les Ehpad. Il n'a pas fait ce qu'il fallait dans l'Éducation.

    Si tant est que la promesse du Ségur de la santé de créer 7 500 emplois dans les hôpitaux soit honorée, il ne s'agit là que de saupoudrages face aux besoins. Et voir le gouvernement mégoter sur les 300 euros d'augmentation demandés par les hospitaliers alors qu'il a débloqué des centaines de milliards pour le grand patronat est aussi révoltant que significatif : la Santé publique et les hôpitaux ne sont pas sa priorité.

    Les Ehpad ne sont pas mieux traités. Le ministre de la Santé a annoncé la création d'une cinquième branche de la Sécurité sociale dédiée au grand âge. Mais, dans les maisons de retraite, où sont les créations d'emplois ?

    Beaucoup d'établissements n'ont pas d'infirmière et de médecin à demeure 24 heures sur 24. Il faut aussi plus de personnel, plus d'animateurs, et il faut augmenter les salaires. Rien n'a été fait. Et nous voilà en train de revivre les mêmes horreurs avec certains Ehpad, condamnés à reconfiner leurs résidents dans leur chambre !

    Dans l'Éducation nationale, c'est la même passivité, la même incurie : il n'y a pas eu d'embauche d'agents de service dans les écoles, les collèges ou les lycées, pour assurer le surcroît de travail lié aux désinfections. Pas d'embauche d'infirmières ni de médecins scolaires. Et pas de recrutement d'enseignants pour dédoubler les classes, ce qui serait salutaire non seulement pour assurer la distanciation physique, mais aussi pour rattraper le retard scolaire.

    Et puisque les personnels et les élèves de plus de onze ans porteront le masque, il n'est plus question de distanciation, ni même d'empêcher le brassage des classes. « Tout peut reprendre normalement », dit le ministre. Et en cas de mise en quatorzaine et de cours à distance, les professeurs, les parents et les élèves seront, comme en mars dernier, livrés à eux-mêmes.

    La situation exceptionnelle exigerait des mesures exceptionnelles, à commencer par des créations d'emplois massives. Eh bien non ! Et le plus fou est qu'il y a des millions de chômeurs qui ne demandent qu'à travailler et que, tous les jours, les ministres clament leur volonté de combattre le chômage !

    Jeudi, le gouvernement va officialiser son plan de relance. L'État dispose de 100 milliards, l'équivalent de 2,7 millions d'emplois payés 1 800 euros net mensuels, cotisations sociales incluses. Et au lieu de créer directement ces emplois dans les secteurs vitaux de la société, il va, une fois de plus, arroser les grandes entreprises et leurs propriétaires.

    À coups d'aides publiques, de baisses d'impôts et de cotisations, l'État aidera la bourgeoisie à restaurer ses profits. On comprend que le Medef jubile : le gouvernement fera remonter les cours boursiers et donnera, de nouveau, du grain à moudre aux spéculateurs.

    Les emplois sont détruits par dizaines de milliers, les salaires sont amputés, les conditions de vie aggravées, mais Macron vole au secours des profits des privilégiés !

    Les mesures exceptionnelles et les milliards qui vont avec sont réservés aux capitalistes. Ils vont encore grossir les fortunes d'une minorité déjà richissime. Les intérêts des travailleurs et de la société sont à l'opposé et nécessitent un tout autre plan.

    Contre les licenciements, il faut répartir le travail entre tous sans diminution de salaire. Contre l'explosion du chômage, il faut créer des emplois dans la Santé, l'Éducation, les transports.

    Ces emplois ne généreraient pas de profits pour la classe capitaliste, ils produiraient de l'utilité sociale, du bien-être pour tous. Ils répondraient, enfin, aux besoins les plus indispensables de la société et des classes populaires. Alors, contre le plan du gouvernement pour la relance des profits, défendons nos intérêts de travailleurs !